j' acques du bruit d'une
chaise au foetus astral
ce la m'est arrivé déjà, -
l'instant en est universel,
- çà vient de m'arriver au
raclement d'une chaise sur le plancher
: de me retrouver dans l'une des
scènes dernières de 2001 l'odyssée de l'espace :
lorsque Dave, avant d'être transformé en foetus astral, est assis
vieilli à la table du repas offert dans un décor offert,à lui seul l'humanité,
par l'intelligence extraterrestre.
Dave recule sa chaise pour se lever,
ayant entendu le bruit... qu'il venait
de faire lui-même dans la séquence
précédente juste auparavant. Voici,
image 1, ce qu'il voit soudain : dans
son avant-dernière métamorphose : lui-même à la toute fin de sa vie, le
vieillard ultime regardant au ciel;
mais, regardé encore par lui-même silhouetté à nos yeux.
Cette image d'avant que lui (Ulysse,
et plutôt l'humanité-même au-delà d'elle-même) se retrouve immobile dans
l'espace, montre (avant le regard du foetus astral, image 2), dit et est
l'un des plans d'immobilités de la métamorphose de Dave, jusqu'à la contemplation... dans l'amnios astral.
Le scénariste (ou mieux
co-scénariste avec lui) de Stanley Kubrick pour 2001, Arthur-C. Clarke a
écrit postérieurement sa version écrite, à plat, où il a perdu, dans un
récit de science-fiction... classique, l'essentiel (y compris la musique du
film comprise dans l'image) : le regard
et les regards;
l'univers de 2001 et qui est
l'univers d'une fin dernière de l'homme est les plusieurs successions d'images
et de regards (successions liées par apparition du “monolithe', aboutissant à
la contemplation finale, absolue; où le
regard du spectateur se confronte seul au regard du foetus astral, dans un même
moment (spatial) : alors pourquoi se
séparer de soi et de son regard, de l'Enfant et de son regard ?;
dans le récit de Clarke la fin
écrite c'est :
“Puis
[!!] l'Enfant attendit, ordonnant ses
pensées, avec tous ses pouvoirs encore inutilisés. Il était maintenant maître du monde, et il
n'était pas très sûr de ce qu'il allait faire ensuite.
Mais il lui viendrait bien une
idée.”
Or l'Enfant est enfant et regard
premier et dernier, il n'est pas le maître du monde, il est le regard sur le
monde dans l'immobilité de la contemplation
: partagée avec l'univers
matériel : totalement visuel et visible. Il n'a nul besoin d'idées, d'action ou de se
raconter quelque première histoire;
dans 2001, pas de nouveau
départ d'Ulysse; autour de 2001 :
retour de l'humanité (le spectateur
- et auditeur à l'intérieur de
l'image-regard -) à l'enfant à la fois
hors du ventre maternel et dans le ventre universel;
pas un geste, l'Enfant est le geste
qui est son regard qui est l'espace qui est notre regard; pas d'intelligence et plus de recherche
téléologique ou aventurière : tout est compris dans la contemplation
immédiate, dans le regard (image 2) de l'Enfant, dans la contemplation de son
visage dans sa contemplation à la ronde, à la rondeur, ni sourire ni
tristesse : rondeur...
universelle, spéculaire, oculaire;
le calme-même du dehors et du dedans
de tout; le foetus n'a plus à naître, à
sortir d'un ventre et à regretter rien de la communion originelle avec la mère,
ni à se trouver seul : il est tout et la personne de tout : et
séparé de tout par le regard et rejoint à tout par le regard; et comme nous; et sauf que nous sommes dans la salle, et
qu'il va falloir sortir, raconter cela, tant bien que mal, à Robert le
Diable...
(NB : en
1972 est paru Le foetus astral, de Jean-Paul Dumont et Jean Monod, une
extraordinaire analyse structuraliste du film)
j'