4 février 2013

Par la petite porte 1


par la petite porte 1



            je m'appelle j'acques, Estager mais j'acques...

            longtemps j'ai vécu une dépression sans pouvoir ni comprendre quoi désormais écrire (sauf 'une ligne et demi chez Aude, ma fille, et que je lui ai dédiée)
            lorsque j'ai décidé d'aller mieux, je n'ai pas  tout de suite écrit, puis « par la petite porte » je suis entré et ai parcouru mille et...  quelques pages, dont il ne reste rien que dans leur disparition ma naissance seconde, ma ressuscitée, et avec la première venue à moi de Saul)

            au bord des mille pages j'ai trouvé et entrouvert une petite porte entrouverte déjà, toujours ;  c'est dans l'émotion, comme on dirait à la fois dans l'inconscient tout de suite le conscient, leur pur même geste : que je trouvai que le monde était ce verger détruit, dont j'écrivais autrefois :

« de verger plus ;
le vent »),

            j'ai trouvé qu'il était « le monde », toute ma rondeur du monde mon lieu enfantin ; je regardais ce verger, je regardais aussi son lieu sans lui (disparu mais compris de moi me retournant sur lui)

            et j'aimais aussi, désormais (tout n'est-il pas désormais, et y a-t-il le passé, sinon présent, à lui-même déjà), ce lieu autre (du verger remplacé par une étable et grange...) mais qui par une bande de terre nue et depuis souvent cheminée descendait dans la même campagne (comme « de mes parents »), qui entourait toujours le verger (vu de moi, dans ce « monde »)

            sur le verger et monde il n'y a je ne saurais quel vent, mais cet or, ce vert, cet enfantin lieu premier (non seulement enfantin), et ce fut pour moi et nommée par moi « la terre »
« le monde » était le monde disparu c'est-à-dire le monde de disparu en autre monde, celui qu'on est au dehors du temps (non de dans le temps) ;  nous pouvons disparaît un moment, le monde et moi, puisqu'il y a autour, et le temps lui aussi or autour, la terre et mienne (le même moment ni présent ni passé, le même geste d'aller et retourner) 

            le monde et la terre sont leurs et nôtres images, nous sommes restés appuyés à notre ciel ensemble et nous nous sommes rejoints, réunis dans le regard et ciel, d'où écrire (non seulement nous sommes retournés, mais entrés dans cette parole qui de moi à moi commençait, comprise, et le monde et la terre  dont la première phrase qui les révèle fut :
« et », le monde « « et » la terre)

            depuis lors toutes visions d'ici et là chez moi composèrent et comprirent mon entrée du monde (qui n'était plus le seul verger de disparu, de toujours là) sur la terre, d'images qui sont le monde, et des phrases...

            il y a le vent le plus léger qui soit et qui est la transparence de la parole et du vent :  je dis : le vent, et aussitôt et spirituellement et visuellement et amoureusement du lieu la parole est arrivée, est au vent, et il l'emporte ;  il n'y a pas d'image, nous sommes là :  j'y suis puis nous continuons, même disparus, avec moi.
            Il y a eu l'entrouvert de cette petite porte avant et après le ciel, et ce ne fut d'abord jamais que le monde et la terre,

                  j'