Passage à l'acte / Paul de Brancion
IL Y A UN TROU DANS LE RÉEL QUE RIEN NE PEUT
COMBLER
C. Du Lac
Lorsqu’elle le dit
refus
retourné
vaudrait mieux ne pas parler utiliser d’autres moyens
que
langage qui momifie l’angoisse
propulse une sorte d’autre réel
affaibli de tous les oripeaux de l’impossible vie
ressassant l’amour fait au silence
les émois improbables
suspendus
espérés
éperdument
après juste il y a le meurtre
ne pas parler surtout
sinon
les gestes déviés par la prison d’amour
qui s’impose retenue tant et tant
ciels
immensités d’orages lourds raturés avec paroles
craintes
des milliards de mots
ne se disent plus
de ne pouvoir se dire
s’étant à peine jamais dits
alors autre chose dans la peur du naufrage
jusqu’au geste de violence
sur fond de ces amours imprononçables
sans cesse
avec boulimie
jusqu’à étourdissement
permanence de l’ombre qui couvre
et recouvre
avec l’acting out salace véhément et venimeux
qui hache obère puis détruit la liberté de nourrir la vie
faut avoir l’âme trempée dans l’acier
pour passer à l’acte
hors le verbe toujours
et
rester sur la tranche du fil vibrant
malgré l’explicite affolement
des mots indistincts
ou plutôt des états d’effervescence
inexprimables
hormis
dans les avatars multiples d’une hérésie
trouée
cet abîme qui sépare les mots
de la langue alanguie en sa beauté
acérée ou follement attentive
ce trou noir où chuchotent des ritournelles
toutes faites
fictions narratives
d’histoires construites
(secrets de famille parfois)
pour masquer assourdir étouffer
cela qui manque
ne se dit pas
car imparlable
pas de carabistouilles sur le pourquoi de
ça
ne couvrons pas de mots de raison
ce qui ne fut que trop
apprêté de mots inutiles d’ailleurs
folie qui ne cherchait qu’à prendre la place
usurper ça
ça : ruomA
amo
amas
amat
amamus
amatis
amant
oui amante
« Je te demande de ne pas accepter ce que je te donne parce que ça n’est pas ça »
Jacques Lacan dixit
COMBLER
C. Du Lac
Lorsqu’elle le dit
refus
retourné
vaudrait mieux ne pas parler utiliser d’autres moyens
que
langage qui momifie l’angoisse
propulse une sorte d’autre réel
affaibli de tous les oripeaux de l’impossible vie
ressassant l’amour fait au silence
les émois improbables
suspendus
espérés
éperdument
après juste il y a le meurtre
ne pas parler surtout
sinon
les gestes déviés par la prison d’amour
qui s’impose retenue tant et tant
ciels
immensités d’orages lourds raturés avec paroles
craintes
des milliards de mots
ne se disent plus
de ne pouvoir se dire
s’étant à peine jamais dits
alors autre chose dans la peur du naufrage
jusqu’au geste de violence
sur fond de ces amours imprononçables
sans cesse
avec boulimie
jusqu’à étourdissement
permanence de l’ombre qui couvre
et recouvre
avec l’acting out salace véhément et venimeux
qui hache obère puis détruit la liberté de nourrir la vie
faut avoir l’âme trempée dans l’acier
pour passer à l’acte
hors le verbe toujours
et
rester sur la tranche du fil vibrant
malgré l’explicite affolement
des mots indistincts
ou plutôt des états d’effervescence
inexprimables
hormis
dans les avatars multiples d’une hérésie
trouée
cet abîme qui sépare les mots
de la langue alanguie en sa beauté
acérée ou follement attentive
ce trou noir où chuchotent des ritournelles
toutes faites
fictions narratives
d’histoires construites
(secrets de famille parfois)
pour masquer assourdir étouffer
cela qui manque
ne se dit pas
car imparlable
pas de carabistouilles sur le pourquoi de
ça
ne couvrons pas de mots de raison
ce qui ne fut que trop
apprêté de mots inutiles d’ailleurs
folie qui ne cherchait qu’à prendre la place
usurper ça
ça : ruomA
amo
amas
amat
amamus
amatis
amant
oui amante
« Je te demande de ne pas accepter ce que je te donne parce que ça n’est pas ça »
Jacques Lacan dixit