Le 22 février 2010 au Théâtre de L’Atelier (Paris XVIII). Angelique et Katerina traversent Paris, les villes du monde, la lumière "comme un jardin la nuit". Assises, elles chantent. Sur la pointe des seins, du bout des lèvres, le corps en avant, le regard-lumière, un" pizzicato" au bout des doigts. Le cœur nu, elles poèment et regardent au loin la nuit flottante sur le pavé glissant, elles-mêmes glissant. Elles guitarent et baladent leurs voix au bord d’une falaise, légères. Et dévalisent la mémoire bleue des promenades provençales ou des soleils couchés au creux des mystères de Delphes, je ne saurais dire. Elles gouvernent le monde avec une ironie printanière et se fichent des gouvernances nouvelles. Car elles traversent les méridiens comme l’on traverse le temps, sans s’en apercevoir. Elles semblent venir de nulle part et nulle part semblent devoir revenir. Comme deux oiseaux chantant, elles convoquent "une cousine lointaine" sur un air de "septembre" – Barbara, présente, éternelle. Femmes qui chantent parmi les femmes. Se souviennent de Sappho, "parmi les cerisiers blancs…avec sa tête appuyée contre son bras plié et sa paume sur son florin d’or". Elles parlent d’elle "comme d’une contemporaine, car dans la poésie c’est comme dans les rêves : personne ne vieillit". Elles nous quittent déjà, le soleil venu, à peine parties, à peine revenues.
Le coffret de "Comme un jardin la nuit", contenant le CD et le DVD du spectacle est disponible dans les bacs.
Massimo Prearo