7 décembre 2010

« Kiss the past hello », Larry Clark au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris/arc Exposition interdite aux moins de 18 ans


Je ne suis pas photographe, je suis sensible à la photographie. Il faut « dire bonjour au passé »…j’y fus donc. Pas tellement choqué, pas tellement transporté.( On ne m’a pas demandé ma carte d’identité à l’entrée, dommage, mais on la demandait aux jeunes ). C’était l’heure du déjeuner il n’y avait pas la queue dehors. Bon, ces photos m’ont semblé assez anodines en leur facture, les modèles du photographe en général tous beaux et sveltes. L’ensemble est plutôt triste ( la chair est triste hélas…). La thématique transgressive plutôt éculée sans grande originalité. L’ensemble de l’exposition cohérent et les sexes un peu mous. Les hommes très souvent présentés « en totalité » et les femmes fréquemment « en morceaux », pour changer. De très belles images de couples en amour, celles qu’on a vues dans les journaux étaient de loin les plus justes.

Bien sûr cette exposition n’est pas faite pour les moins de dix huit ans mais, à tout prendre, elle est plutôt moins provocante que beaucoup de films interdits aux moins de treize ans.

Il faudrait accorder les violons de notre morale à géométrie variable.

Peu d’images m’ont choqué, le sexe est-il encore choquant ?

Pourtant, j’ai été saisi par une photo qui faisait partie d’un collage /assemblage représentant une femme, enfin un orifice féminin, dont, de loin, on ne savait pas distinguer s’il était barbouillé de sang ou de merde.

L’origine du monde couverte d’excréments. On est pris d’effroi, de questionnement sans doute aussi, car la merde fait encore peur.

« Là où ça sent la merde, ça sent l’être » disait Antonin Artaud.

Pour cette photo et cette photo seule je n’ai pas regretté d’avoir franchi le seuil de ce temple de la « branchitude ».

Paul de Brancion