1 mars 2014

Un peu de ciel ou de matin
Isabelle Levêque
Les Deux -Siciles éditeurs 2013, 16Euros

Lu « Un peu de ciel ou de matin » mi-lyre, mi-langue. Aux confins des conflits poétiques, les livres d’amour laissent sans voix. Regard, écoute magique et incompréhensible
« Et j’ignorais raison ramenant tambour battant au séjour des hommes ».
Où est-il ?  Où es-tu ? Le poète se jette dans la bataille. « Je confie le monde à tes gestes. » Le corps à corps spirituel « nous inventons les signes » « Je poserais naguère dans le soir ». Cet « imparadoxe » est celui de l’amour et du poème fortifié. Sa présence affirmée, malgré l’ab-sens. « Tant que mène la nuit ». Et Lui, où est-il  face à la poésie ?
« Tu es l’autre brasier », mais autre tout de même et cette fusion est espérée.
« J’ai regardé haut dans le soir
passant lumière
et mène image
disait l’attente »
« le fort n’est pas arrimé »
Quête dure, car implacable, personne ici ni ne se leurre, ni ne se fait d’illusion dans le matin ou la nuit déserte.
« Ne t’éloigne
ne te perd »
Cela est beau, simple, désespérément simple, lyrisme austère dans le piège des sentiments inverses. L’émotion est stoppée,
arrêtée
par vous,
par je,
parce ce que !
Votre livre est douloureux à lire car plein d’élans et de rejets.
Il (Lui) est absent mais c’est bien lui que l’on cherche à l’horizon, le distinguant à peine.
« Forêt m’appelle 
Nous aurons
Bagage main 
Avant ce qui s’éteint »
Dans la forêt obscure immense traversée et il est là, présent, perdu sans doute, mais présent.
Ceci est beau


P de Brancion