21 avril 2012

Veille des élections présidentielles françaises


Pardon d'avoir tant tardé à alimenter ce journal. Vicissitudes.

Lu: Explications de P. Guyotat. ( editions Leo Scheer)
Très intelligent, presque tout le temps. Très tourné sur soi, persuadé d'être une sorte de génie littéraire expérimental...créateur de forme s'exprime sur "Progénitures" troisième partie à paraître.
"La pratique de l'art, c'est se réassurer, et se réassurer tous les jours, à partir de rien, qu'on est digne d'en faire encore - mais on a alors oublié qu'on en était capable, la veille par exemple."

"...il ya dans le ressassment libéraliste quelque chose d'aussi illusoire que les anciens "lendemains qui chantent" du communisme à la soviétiqu. Que faire donc?"

"Une langue c'est une formation impure."

"La dépression, c'est que le monde ne vous parle plus."
" La dépression, c'est une exclusion, c'est bien la pire des exclusions."

"...si je pouvais enfin réécrire, c'était parce que j'avais récupéré mon Je."

" On marche pour trouver, pour tomber sur un regard qui, à nouveau, vous identifierait, vous identifierait comme être humain, comme faisant partie de l'espèce humaine."


" En matière d'art, c'est évident, ça chante là,où deux extrêmes inconciliables se touchent."


" L'activité artistique c'est une caricature de ce qu'il faudrait vivre...dans l'oeuvre on se libère pour vivre enfin."

" On marche pour trouver, pour tomber sur un regard qui, à nouveau, vous identifierait, vous identifierait comme être humain, comme faisant partie de l'espèce humaine."


"La poésie c'est l'impatience; après le travail est patience."

"Le hasard c'est du désordre qui s'ajoute au désordre du monde, comme l'art ajoute au désordre du monde."

" ...il ya dans le Bible d'étranges moments, d'étranges phrases sur la solitude de Dieu privé d'humains."

" Nous sommes aujourd'hui dans une civilisation de la prolifération; c'en est fini de la fiction nette, pleine, orientée vers sa fin, etc.; c'en est fini des figures qu'on suit jusqu'au bout, dont la fiction règle des comptes. Le dernier à créer dans une telle splendeur, c'est Kafka."

" Ce n'est pas pour rien que ce K. est le dernier avant la grande catastrophe qui, d'une certaine façon, déjustifie qu'un artiste suive une même figure trop longtemps; car on sait trop ce que peut donner maintenant une figure humaine qui voudrait dépasser sa condition ou la faire régresser, tel Hitler mais surtout le bureaucrate qui lui obéit."

Tout cela est remarquable et fortement ancré dans un christianisme intégré, ostentatoire et donc à ce titre excessif: " Si tu le peux, éloigne moi ce calice".

Voilà.