7 janvier 2012

DIANE ARBUS AU JEU DE PAUME


Qu’ai-je été faire là-bas ce jour de janvier pour commencer l’année ? Je, moi vivant trébuchant sur les pavés et les graviers du jardin des Tuileries.

Il y avait foule, il fallait se pencher sur les photos pour les regarder de près, lire les légendes, s’offusquer de ce que l’on ressent de si proche et d’altérité mélangé.
Toutes ces atrocités, ces gnomes, ces difformités vous sautent à la figure. Alors cela existe véritablement, ce réel là . Oui .

Le grain des la photo est implacable,

la lumière sublime, les noirs l’obscurité tenue à ce point de rupture qui fait que l’on reste pantois.

Le réel vous saisit.
Diane Arbus est belle, technicienne extraordinaire, artiste sans concession, allée jusqu’au bout…

l’absolue.

Entre deux photos j’ai failli tomber par terre - défaillir- sans appui car m’attendaient les monstres dont nous sommes aussi tous constitués.

Si je comprends bien le détail, même atroce, rappelle, fait advenir l’unicité universelle du noir et du blanc, de la lumière, damier du monde damné condamné à être parcouru.

Tous ces visiteurs, souvent habillés de noir, venaient ( ils) chercher là, en cette belle exposition cet étalage inique et rigoureux, se rassurer peut-être: leur monde, le nôtre , est tout de même moins… plus, enfin tout ne va pas si mal. Nos corps sont moins chassieux , chicoteux, abîmés d'eux mêmes ? Je ne sais. Cette vision de l’immense Amérique lente , nue , laborieuse , vaste, effrayante.
Diane Arbus tout simplement sublime.

P de B