26 octobre 2011

poeme 26 octobre

Après les années passent

les parents vieillissent

s'invalident

de toutes les révélations manquées

le Père veut conduire la voiture

il ne peut plus

il ne sait plus

à cause de son nerf optique défaillant

il n'a pensé la vie

que jusqu'à cent vingt ans

et l'usure a fait son nid bien plus tôt

pessimiste

il est bigleux

il se laisse conduire par elle

l'ogresse

et lui il est ailleurs

il vit sa vie

seul

accablé de cette règle tacite

elle a toujours raison

il n'a que le droit de se taire

il reste sur ses gardes

lui l’oxymore

se sait condamné

alors il fait profil bas

pour que la question ne soit jamais posée

il a survécu à son enfance

il en est fier

car après cela la vie lui a semblé à chaque instant

une merveille improbable

comme ces fleurs que l'on trouve soudain

au milieu d'un terrain vague

couvert de détritus coupants

P de B